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COMPTE RENDU SANTE
Le 03/11/2017
Le 5 octobre 2017
à la maison des Syndicats 4 rue L. de Vinci,
les syndicats de rEtraités de Besançon
CGT, FSU, Solidaires, FO, FGR, CFDT, Unsa
ont organisé
une table ronde sur la situation du système de santé
à l’heure des économies…
En voici un compte rendu pour préparer des constats et des demandes revendicatives.
Plus de 70 présents (CGT 28, CFDT 12, FSU 10, Solidaires 8, FO 3, UNSA 0) donc peu d'extérieurs au milieu syndical, et 2 ou 3 actifs du CHU. Information faite dans la presse.
Intervention des grévistes des ambulances JUSSIEU. Qui exposent leur situation mais aussi les abus d'usage des ambulances, les économies faites sur le dos des usagers... Une collecte rapporte environ 240 €.
Intervenants :
ARUCAH association d'usagers de l’hôpital qui existe depuis 2002, CGT Santé, CFDT retraité de la CRSA, Solidaires santé/sociaux, médecin généraliste + gériatre de la maison de retraite d'Avanne, Christophe PRUDHOMME porte-parole de l'Association des Médecins Urgentistes de France et membre de la direction fédérale CGT Santé, Michel ANTONY du comité de vigilance pour le maintien des services publics de Lure et de la convergence nationale de défense des Services Publics.
Nous avions invité aussi l'ARS et la mutualité française.
Quatre questions sont abordées successivement
I - L'accès aux soins
Philippe FLAMMARION (ARUCAH) introduit :
78 % des français croient encore que le système de santé est le meilleur. C'est vrai que la qualité des soins et la recherche sont bonnes. Mais la dégradation ne peut qu'être constatée qui se traduit par des inégalités :
- difficile de trouver des médecins y compris en hôpitaux, (effet du numérus clausus en fac de médecine).
- inégalités géographiques d’accès
- désengagement de la médecine libérale dans les soins ambulatoires
- augmentation des délais d'accès aux soins : distance, engorgement, …
- dépassements d'honoraires, augmentation des déremboursements et ticket modérateur
- reste à charge important en particulier dents et lunettes
- obligation d'avoir une complémentaire = marchandisation de la santé
- difficultés financières des Hôpitaux publics. A Lons-le-Saunier le directeur est viré et 2 inspecteurs gèrent
- complexité d'un système qui sépare soins et autonomie/handicap.
Deux causes notables : la démographie médicale, l'argent
Échanges
La raréfaction de l’offre médicale touche tous les secteurs en ville comme dans le rural. Quand un établissement rural est fermé, les établissements alentour en subissent les conséquences : délais d’attente allongés, services saturés. On bascule dans la loi du marché. Nécessité d'un maillage du territoire pour ne pas avoir un temps d'attente pour se faire soigner.
Manque de médecins, mais dépassements d'honoraires même dans le public.
Interpeller ceux qui nous représentent dans des instances consultatives ou délibératives. Mais les autorités doivent prendre en compte les avis émis ! La démocratie sanitaire existe depuis les lois Kouchner en 2002. Il faut siéger dans les commissions. Les conseils territoriaux avalisent des décisions prises par des techniciens, très difficiles à analyser et comprendre. On ne manque pas de structures pour prendre la parole.
Les organisations syndicales ont un rôle à jouer. Dans les CRSA (Conférence Régionale de la Santé et de l’Autonomie), peu d’usagers s’expriment, face à des techniciens qui manient habilement leur discours. Peu de candidat-es se proposent pour les instances.
Le CCAS (de même que la Sécu), prend en charge 550 € pour payer la mutuelle si revenu <1000€. Mais l'info n'est pas faite à ceux qui en ont besoin.
Revenir au 100% sécu, pour ne laisser aux mutuelles que leur rôle de prévoyance et d'assurance. Depuis 2007, 85 000 lits supprimés. Le plafond sécu est de 3269€ salaire au delà duquel on n'est plus assujetti à cotisations sociales.
Les coûteux frais de gestion des mutuelles et assurances correspondent au besoins de financement de la Sécurité Sociale.
La santé n'est pas qu'une question réservée aux retraités ou aux personnels soignants... il faut former les jeunes à ces questions, les armer. Problème de démocratie ; dernières élections sécu en 1983
II - Évolution des structures de santé
Pascale LETOMBE, CGT santé introduit le débat.
La loi Bachelot 2009 met en place le regroupement dans le médico-social : on passe de 30 000 à 3 000 associations. Pour le sanitaire – hôpitaux - création de regroupement de communautés hospitalières, (de 1200 à 135 structures) qui se spécialisent et mettent en place des filières de soin (dans la région 11 établissements dont le CHU de Besançon). On est traité là où il y a la filière correspondant à sa pathologie et non selon la proximité, y compris pour les maisons de retraite. On ne guérit pas les malades, on les maintient en vie le moins mal possible.
Les prises en charge des personnes âgées sont marchandisées, dans les maisons de retraite privées et les EHPAD (exploitation de l'or gris). Ces structures font des bénéfices sur l’hébergement.
Le privé investi de plus en plus dans la santé.
L'Agence Régionale de Santé ARS est une structure hiérarchique, une préfecture sanitaire (nommée par le gouvernement) qui impose les décisions structurelles.
Echanges
Le grand sujet aujourd’hui est la question de l’investissement. Il faut prendre place partout et faire bouger les lignes
La question de la différence mutuelle/assurance est évoquée à nouveau et arrive à la même conclusion : améliorer les prérogatives de la Sécu.
L’ARS n’a pas de poids, simplement un pouvoir consultatif, Elle est éloignée des centres de décisions. Elle est initiée en 1983 par la rigueur budgétaire (l’austérité ?) et la pénurie de médecins (4000 par an au lieu de 10 000 en 1970). Elle est gérée par des personnes issues du monde de l’entreprise. L’hôpital devient une entreprise, les salarié-es des producteurs. Les patient-es n’ont pas de réalité.
L’aménagement du territoire n’existe plus. L’ARS est éloignée des centres de décisions
Les GHT (groupements hospitaliers de territoire) fonctionnent autour d’un hôpital pivot, mais ne peuvent mener la tâche à bien, que ce soit dans la Creuse ou en Seine saint Denis.
III - Déserts Médicaux
Michel ANTONY, Comité de vigilance pour le maintien des services publics de proximité, Coordination nationale des Comités de Défense des hôpitaux et maternités, Convergence nationale des collectifs de défense et de développement des services publics introduit le débat.
Notion complexe : « la zone blanche » c'est surtout une question de densité de personnels médicaux selon la population. Et pour cela la Haute-Saône n’est pas plus mal lotie que la Seine saint Denis. Il y a un effet boule de neige : la fermeture des hôpitaux entraîne le départ des médecins généralistes, puis des autres services.
Il y a aussi une question de distance : on est passé depuis 1981 de 1500 à 500 maternités, ce qui provoque de nombreux accouchements « sur les routes » dans les ambulances ou les camions de pompiers.
Problème du coût du déplacement.
3 causes sont à combattre : budget, démocratie sanitaire, numerus clausus,
Comment pallier ?
Remettre en cause la liberté d'installation des médecins pour éviter les déserts et améliorer la répartition
Besoin de proximité donc proposition de créer des Centres de Santé avec des médecins salariés et personnels médicaux salariés. Ce sont des services publics avec de l'argent public. Les jeunes médecins le souhaitent.
Exemple à Belfort. Mais la Franche Comté est très en retard sur la question.
En instance CRSA, le zonage pour financer l'installation de médecin dans des zones prioritaires exclut l'aide sécu aux centres de santé, la réservant au libéral. La CFDT est donc contre.
La formation des médecins doit progresser, pas seulement les sciences dures, mais aussi les sciences humaines.
Les médecins de maison de santé (privées donc) doivent être aussi maîtres de stage pour les jeunes médecins.
IV - Évolution des pratiques
Introduction par Maria Morgado, médecin généraliste et Norbert Nusbaum, SUD Santé sociaux
Une bonne formation est importante ! Et pouvoir vivre la médecine comme on la sent.
Souvent les médecins ne font plus de visites à domicile ou n’acceptent pas de nouveaux patients. Il est difficile de trouver un médecin traitant.
Les nouveaux médecins veulent des conditions de vie normales.
Les réformes actuelles amènent des conséquences désastreuses sur
- les personnels dont les conditions de travail sont catastrophiques (appels sur temps de repos, manque de matériel, de temps de soins. A Creil un médecin pour 5000 habitants.
- les urgences : 22 000 postes en moins, délais d'attente allongés, tensions entre personnels (30 % des violences en service sont entre agents), temps consacré au soin en baisse de 30%, on va vers de la maltraitance.
- Réapparition de la contention, de l’isolement.
Echanges
Non on ne vient pas aux urgences pour des bobos, il faut que les patients soient entendus et pris en charge
Il est nécessaire d'être à 30 minutes d'un service d'urgence, il faut donc maintenir les hôpitaux de proximité.
Pour permettre des bonnes pratiques :
- abandonner la T2A (Tarification A l'Activité) inefficace et dispendieuse (le codage des actes coûte 350 000 €),
- abandonner le paiement à l'acte.
- L’hôpital doit être financé sur la base d'un socle correspondant à son territoire et une partie selon son activité.
La loi de financement de la Sécurité Sociale (LFSS) est un sujet politique ; la question de la santé doit être mise en avant comme étant un problème politique.
L'enjeu est que ceux qui sont cernés s'en emparent : les personnels, les médecins, la population !
V - Des propositions
« Conclusion »
par Christophe Prudhomme, porte parole de l’AMUF,
médecin urgentiste à Bobigny
La sécurité sociale c'est aussi cela qui permet que les médecins gagnent bien leur vie !
La sécu doit être universelle, uniforme (selon les besoins), unique (un seul régime).
Le secteur privé couvre 33% du secteur hospitalier et 50% de la chirurgie. C'est le record européen.
Les cliniques se regroupent, et la CDC (Caisse des dépôts et consignations) bras financier du gouvernement, par la société ICAD achète les murs des cliniques pour leur céder l'usage. Le cœur du problème, c’est le capitalisme, mais il n’a pas gagné : même les petits patrons sont à 70% pour que la santé relève du secteur public.
Les hôpitaux sont endettés (frais financiers) pour 30 Milliards d'€.
Et si la santé doit être un service public, il doit y avoir un collecteur et un distributeur unique, la sécurité sociale, pas sur un panier de soins, et pas par les mutuelles qui ont un autre rôle (prévoyance, assurance, mais pas la santé!). Assurer ainsi 100% sur tous les soins.
Des pratiques avec moins de médical, plus d'écoute, plus de relation humaine donc revoir la formation des médecins, pour favoriser le travail en équipe, et pourquoi pas pratiquer le salariat : la profession de médecin s’est féminisée et les femmes insistent sur la nécessité de l’équilibre vie privée/vie professionnelle.
Plus de service public c'est avec des médecins et personnels salariés, sans dépassements d'honoraire, des administratifs qui font la gestion, des équipes pluridisciplinaires.
1 - des centres de santé
2 - des hôpitaux de proximité.
3 - des CHU
Et pas de la médecine ambulatoire, véritable piège.
L’intersyndicale a prévu d’autres tables rondes, la suivante sera sur un sujet d’actualité :
les EHPAD
au mois de mars 2018.
Contactez-nous si vous êtes intéressés.
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LETTRE DE CUBA
Le 02/11/2017
Les nouveautés depuis le 26 octobre 2017
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louis Vianet notre camarade
Le 28/10/2017
hommage au camarade Louis Vianet
Celui que nous avons écouté si longtemps comme une vigie et une conscience est parti rejoindre la grande génération de militants politiques et syndicaux qui firent la grandeur de notre pays. Louis Viannet, c’était la chaleur et la fraternité ouvrière, la simplicité et l’humilité au service d’une ambition puissante pour son syndicat la CGT et l’ensemble du mouvement social. Louis Viannet restera comme un modernisateur et un fédérateur patient et déterminé. Il était resté d’une grande disponibilité pour ses camarades qui ne manquaient pas de solliciter les conseils et avis qu’il prodiguait volontiers de sa retraite Ardéchoise.
Lorsqu’il succède à Henri Krasucki en 1992 à la tête de la CGT, Louis est vite confronté au déchaînement des forces patronales qui croient pouvoir profiter à la fois de l’effondrement du soviétisme et des mutations dans l’organisation des entreprises et dans le travail pour imposer de nouveaux reculs sociaux. La nécessité de réinventer les pratiques syndicales, d’être à la hauteur des enjeux et des aspirations portées par la nouvelle génération est prise à bras le corps par cet humaniste-militant que la presse dominante se pressait de qualifier « d’archaïque ». Au vrai, ceci a très peu changé. Même si les mots pour le dire ont varié la haine des dirigeants de la CGT est une constante des puissances d’argent et du capital exploiteur qui rêvent à haute voix de se débarrasser à jamais du syndicalisme de classe. L’occulter revient à affaiblir la défense des travailleurs et des privés d’emploi.
Lorsqu’Alain Juppé décide de s’attaquer à la sécurité sociale en 1995, Louis Viannet pousse avec son syndicat à la rédaction d’une plate-forme syndicale unitaire pour sa défense. La CGT joue alors un rôle central dans l’élargissement du mouvement et Louis a l’audace à cette époque d’une poignée de main publique et donc historique avec son homologue de Force ouvrière.
Homme d’ouverture et de dialogue, militant politique au sein du Parti communiste parallèlement à son activité à la CGT, il n’en demeurait pas moins partisan d’une indépendance syndicale à laquelle il aura ardemment travaillé. Il aura démontré la centralité du combat syndical dans les luttes sociales et sa complémentarité avec les luttes et objectifs politiques.
Nous perdons un camarade de grande valeur dont la courtoisie et le respect des autres, le respect de la classe ouvrière et des gens de peu, hérités de ses origines modestes, n’obéraient en rien sa ténacité et son ambition pour les classes populaires. Puissions-nous tirer les enseignements de la grande expérience et des pratiques qu’il nous lègue.
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Lettre de cuba
Le 26/10/2017
Les nouveautés depuis le 19 octobre 2017
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patrick Le Hyaric
Le 21/10/2017
L'Autriche bascule nettement à droite et à la droite extrême sur des bases inquiétantes : volonté de peser pour que l'Autriche rejoigne le groupe de pays dit de Visegrád (Hongrie, Tchéquie, Slovaquie, Pologne) avec en arrière fond la volonté de redéfinir un projet européen sur des bases occidentalistes, racialistes et autoritaristes. L'austérité appliquée dans l'Union européenne, les divisions entretenues par les pouvoirs au nom de la concurrence, le laisser faire dans la profession des idéologies régressistes contre l'autre -le migrant, le salarié du public, le prétendu assisté-, la pureté culturelle font de terribles dégâts qui appellent les forces progressistes, les intellectuels humanistes, les syndicats, les associations à chercher du travail commun.
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