vertu1
maquis de veillé
Le 28/02/2016
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Approvisionnement du maquis : témoignage de Georges Molle
Genre : Son
Type : Témoignage audio
Source : © Musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon Droits réservés
Détails techniques :
Durée : 0:02:06s
Lieu : France - Franche-Comté - Doubs
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Analyse média
Dans l'armée de l'Air en 1940, en congé d'armistice en 1942, résistant en 1943, chargé de l'instruction au Valdahon des troupes d'occupation en Allemagne, à la Libération, Georges Molle termine sa carrière militaire à Luxeuil. Georges Molle a 28 ans en 1940. Son père fait son service militaire en 1914. Il est fait prisonnier à Soissons et emmené dans un camp en Allemagne. En 1918, il est envoyé à Leysin, en Suisse pour soigner sa tuberculose. Il décède en 1919. Georges a très peu connu son père . D'autre part deux oncles, les Charpy, sont tués en 1914. Georges éprouve ainsi un vif sentiment anti-allemand. En 1940, alors qu'il est dans l'armée de l'Air en Tunisie, Georges revient en France au décès de sa mère. Il est affecté à la base aérienne 543 à Valdahon. Georges, mécanicien, fait plusieurs missions sur l'Allemagne avec le pilote Jacques Weinman. depuis le terrain de Mesnil-sur-Oger, en 1940. A la débâcle, depuis Cognac, à bord d'un Potez 63, il gagne Alger avec Weinman pour continuer la guerre. Mais Weiman, officier de réserve, rentre en France et Georges Molle est affecté à la base de Lyon-Bron. En 1942, lorsque les Allemands envahissent la zone non-occupée, il est mis en congé d'armistice. En 1943, de retour en Franche-Comté, il retrouve de nombreux aviateurs dont Weinman et JeanCornet. De nombreuses rencontres avec Maurinalias "Robinet" aboutissent à la création de petits groupes chargés de missions. Georges est chargé de la prospection de terrains de parachutage et d'évacuation sanitaire. A ce titre, il reçoit chez lui, à Vieilley, un officier parachutiste, René Bompuis et son radio. Le terrain "Ognon" est accepté par le Bureau central de renseignement et d'action (BCRA) de Londres. Avec un terrain homologué, proche de Besançon, un maquis peut s'installer. En recrutant par le bouche à oreille des jeunes réfractaires au Service du travail obligatoire (STO), il installe son maquis dans le bois de la côte de Merey et de Vieilley : tout était à inventer pour organiser la vie clandestine dans les bois. Avec Barthelet, Georges réussit à obtenir du boucher Croppet, du fromager Bouchut et d'un épicier de quoi approvisionner le maquis, sauf en pain ! Le maire de Mérey donne la possibilité au maquis de se servir au château d'eau. Le maquis est bien nourri et l'état-major de la SR D2 s'installe à Vieilley. Georges a la chance de recevoir un parachutage du terrain de la Bretenière dont le contenu est caché chez Weinman au château de Beaupré (entre Thise et Roche). L'instruction militaire et le maniement des armes sont assurés par "Emile" (George Millar).
Le maquis de Vieilley dirigé par Georges Molle agit jusqu'à la Libération. Le 15 août 1944, le village de Vieilley est cerné par les Allemands et le colonel Maurin est arrêté alors que Georges Molle et George Millar réussissent à échapper aux Allemands en se cachant dans un égout. A la libération de Besançon, Georges rejoint la base de Dijon où il est désigné pour refaire fonctionner la base de Valdahon. Ne pouvant pas intégrer l'armée dans l'aviation (le colonel Girardot, du 7e corps aérien, a plus de pilotes et de mécaniciens que d'avions), Georges Molle est en Allemagne chargé de commander une compagnie de gardes de terrains d'aviation jusqu'en 1949. Il est affecté ensuite en Indochine avec sa femme pendant deux ans : elle est infirmière et lui chargé des transports. Il termine sa carrière militaire comme capitaine à la base aérienne de Luxeuil après avoir fait un stage à Reims sous contrôle américain (NATO). Georges Molle fait valoir ses droits à la retraite et revient à Vieilley pensant s'adonner à la pêche, à la chasse et profiter de sa propriété, mais sa réputation de "Patron de la Résistance" le conduit à la mairie de Vieilley où il accomplit trois mandats.
Françoise Leboul, "Georges Molle", extrait du CD-ROM La Résistance dans le Doubs, AERI, 2008.
Contexte historique
Le site de Vieilley (la vallée de l'Ognon, les bois, les pâtures), sa situation (proche de Besançon et des voies ferrées) est propice à l'installation d'un maquis.
Dès l'arrivée de l'occupant - le 16 juin 1940 à Besançon, Dole, Lons-le-Saunier et Vesoul, le 18 juin à Belfort-, des actes spontanés de résistance ont lieu : le sabotage de câbles téléphoniques, la récupération d'armes abandonnées par l'armée française lors de la débâcle,des manifestations lors des fêtes patriotiques malgré les interdictions allemandes, l'hébergement de prisonniers de guerre évadés...Des groupes se forment puis, en 1943 avec le Service du travail obligatoire (le STO) et surtout à partir du 6 juin 1944, les maquis se multiplient.
Le maquis de Vieilley naît le 6 juin 1944 Mais, dès décembre 1943, le capitaine Boulaya, commandant des groupements de Besançon, donne l'ordre au lieutenant Weinman de constituer une équipe de destruction chargée du sabotage des voies ferrées et des communications télégraphiques et téléphoniques. En janvier 1944, la première équipe est constituée sous le commandement du lieutenant Weinman. L'effectif compte dix-huit hommes, le chef est Jean Buteau. Tous les membres actifs du maquis sont déjà des résistants. Louis Bulle travaille pour un réseau d'évasion avec Fernand Valnet, et pour un réseau de renseignements (Carmel), il est aussi agent de liaison de l'état-major. Marcel Boichard, réfractaire au STO, qui a dû fuir, est réfugié en forêt de Chaux....Tous, sans exception, participent à l'action immédiate depuis mai 1943. Georges Molle entreprend déjà la recherche et l'homologation à Londres de terrains de parachutages. Pour le maquis de Vieilley, le 6 juin 1944 est donc autant un point d'aboutissement qu'une date de naissance. L'idée d'installer un maquis à Vieilley remonte probablement à l'automne 1943 : une réunion de l'état-major de l'Armée secrète (AS) prévoit la création de maquis spécialement chargés du sabotage ferroviaire à partir du jour " J ". Le premier but des maquisards de Vieilley est de rendre la ville de Besançon inutilisable pour l'ennemi et de préserver celle-ci de la destruction. Ce maquis dépend du secteur de Besançon, auquel est également rattaché le maquis de Champoux, d'un accès difficile. Ce dernier offre une plus grande sécurité que celui de Vieilley mais le recrutement est assuré uniquement par des hommes de la ville.
Le maquis de Vieilley agit sur la ligne de chemin de fer Besançon-Vesoul.Concernant les sabotages, il s'agissait de déterminer la manière la plus sûre et la moins coûteuse à employer pour interrompre le trafic de Besançon sur les directions suivantes :Belfort - Vesoul - Dijon - Lyon - Morteau. Dès le 10 juin 1944, le capitaine "Boulaya" envoie comme adjoint au capitaine Molle un officier de l'armée britannique parachuté par les soins du Bureau central de renseignement et d'actions (BCRA) de Londres. Cet officier, le capitaine George Read Millar, pseudo "Emile", a suivi des cours spéciaux de sabotage et vient des " Black Masters ". Après une étude approfondie du secteur et après de nombreuses réunions, "Boulaya", Molle et "Emile" décident de procéder au sabotage des voies ferrées afin d'interrompre le trafic en faisant dérailler les locomotives et les wagons de transports de troupes. Le but est d' empêcher le passage des renforts allemands pour les fronts de Normandie et pour les côtes ouest et sud. En plus des opérations de sabotage, le maquis fait des actions de propagande.En particulier, le 14 juillet 1944, l'équipe du maquis de Vieilley accroche au clocher de l'église Saint-Pierre à Besançon, un immense drapeau tricolore à croix de Lorraine qui est enlevé à 6 h 30 par les Allemands. A 7 h, les explosifs placés par les maquisards font sauter les locaux de la Milice et de la Légion des volontaires français (LVF). Des affiches sont placardées sur toutes les portes. Sur toutes les places sont dessinées des croix de Lorraine. Des cocardes ornent les cheveux de jeunes femmes dont une bonne partie est giflée par les Allemands. Une palme fabriquée par les maquisards avec l'inscription : "Les Forces françaises de l'intérieur à leurs camarades", doit être déposée au monument aux morts, en face de la gare, à Besançon, mais un brigadier de la police française s'oppose à ce geste symbolique.
Audrey Nigon, "Historique du maquis de Vieilley", "Vieilley: l'organisation des sabotages", "Les activités du maquis de Vieilley: le 14 juillet 1944", extrait du CD-ROM La Résistance dans le Doubs, AERI, 2008.
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LE COLONNEL FABIEN PIERRE GEORGES
Le 27/02/2016
~Avant-guerre C4EST LE FUTURE COLONNEL FABIEN
Son père était boulanger à Villeneuve-Saint-Georges, sa mère est morte en 1928. Il commence à travailler très jeune et devient apprenti boulanger, poseur de rivets aux chantiers de la Seine à Villeneuve-le-Roi, puis sur les chantiers de chemin de fer et enfin ajusteur. Il adhère au Parti communiste à l'âge de quatorze ans et s'engage dans les Brigades internationales à dix-sept ans, en 1936 (il est obligé de mentir sur son âge). Envoyé à l'école d'officiers de la base d'Albacete, il en sort en janvier 1938] avec un grade équivalent à sous-lieutenant. Blessé à trois reprises, il est aussi victime d'une pneumonie. Rentré en France en juin 1938, il fait une école pour métallurgiste et redevient ouvrier aux établissements Breguet.
Il est élu au comité central des Jeunesses communistes (JC). De son mariage avec Andrée Coudrier, il a une petite fille en 1940. Interné comme militant communiste fin 1939, après la signature du pacte germano-soviétique, il s'évade en juin 1940 lors d'un transfert en train et reprend contact avec le Parti à Marseille où il se livre à une série d'activités clandestines sous le pseudonyme de Fredo. Monté à Paris pour participer à la direction des JC, il est chargé par le Parti de monter le premier groupe armé.
Résistance[modifier | modifier le code]
Pierre Georges devient à la fin juillet 1941, commissaire militaire de l'Organisation spéciale (OS) du Parti communiste français, qui, à la suite de l'attaque de l'Union soviétique par les Allemands, le 22 juin 1941, s'oriente vers la lutte armée contre l'occupant1. Il est l'adjoint du colonel Albert Ouzoulias, commissaire politique. Tous deux ont pour mission de recruter, de former et d'encadrer des combattants choisis au sein des Jeunesses communistes. C'est pourquoi Albert Ouzoulias parlera après la guerre des « Bataillons de la Jeunesse ».
Pierre Georges, qui porte à cette époque le pseudonyme de « Frédo », réalise lui-même, à titre d'exemple, ce qui est considéré comme le premier attentat meurtrier contre les troupes d'occupation2, en tuant le 21 août 1941 un militaire de la Kriegsmarine, l'aspirant Alfons Moser, au métro Barbès - Rochechouart2,3. Gilbert Brustlein est présent auprès de Pierre Georges pour l'assister et assurer sa protection lors de son repli, tandis que deux autres militants — Gueusquin et Zalkinov — sont aux extrémités du quai pour observer et rendre compte4. La station Barbès - Rochechouart est choisie par les militants communistes en raison de la courbure prononcée de son quai (on ne voit pas ce qui se passe à l'autre extrémité de la rame) et de la possibilité de fuite, notamment via l'autre ligne de métro (aérien) qui la dessert. À un moment de leurs préparatifs, les jeunes communistes se rendent compte qu'ils pourraient tout aussi bien pousser l'Allemand sur la voie au moment où la rame entre, mais cette idée fut repoussée parce qu'ils voulaient qu'il soit manifeste que la mort de l'Allemand était le résultat d'un attentat et non d'un accident5.
Cet attentat est aussi un acte de représailles à la suite de l'arrestation, lors d'une manifestation à la station de métro Strasbourg-Saint-Denis, et de l'exécution, par les Allemands, le 19 août dans le bois de Verrières, de deux jeunes militants communistes, Samuel Tyszelman et Henri Gautherot2,6,3.
La date du 21 est choisie en référence à l'invasion de l'Union soviétique exactement deux mois plus tôt. Avec des moyens dérisoires : deux balles de 6,35, Pierre Georges modifie d'un coup l'atmosphère parisienne. L'attentat marque l'entrée du Parti communiste dans la Résistance armée1. Cet attentat et ceux qui suivent sont réalisés dans le but d'aider l'URSS en obligeant le Reich à maintenir des troupes à l'Ouest et, en provoquant des répressions, à éloigner les populations occupées des occupants1. Pour la logique de représailles qu'il enclenche contre des populations civiles, il est alors condamné par des personnalités aussi diverses que Marcel Cachin2 (qui condamne les attentats individuels dans sa déposition du 21 octobre 1941, faite à la suite de son arrestation par la Gestapo7) ou que des résistants comme Henri Frenay, Emmanuel d'Astier de La Vigerie ou Jean-Pierre Lévy.
Maurice Schumann, déclare le 28 août 1941 à Radio Londres : « Les coup de feu tirés par le jeune français sont la suite logique, fatale, inéluctable de l'attentat permanent contre la nation française par l'ennemi et ses complices […] l'attentat appelle l'attentat. »
Cet attentat est suivi de la mise en place par Vichy de tribunaux d'exception, les sections spéciales2, chargées de la répression, qui prononcent trois condamnations à mort de communistes — Émile Bastard, Abraham Trzebrucki et André Bréchet — exécutés le 28 août2, et une condamnation aux travaux forcés à perpétuité, celle du journaliste communiste Lucien Sampaix, qui sera fusillé le 15 décembre 1941 par les Allemands2. Après cet attentat, et ceux qui suivent2, Hitler ordonne l'exécution de 100 otages2.
Mais Otto von Stülpnagel répugne à des représailles massives parce qu'il comprend et veut déjouer l'intention politique du Parti communiste. Il mise de préférence sur la traque policière des auteurs d'attentats, qui est très efficace, et sur des exécutions ponctuelles d'otages choisis parmi les personnalités communistes de premier plan, comme Gabriel Péri, et de quelques résistants gaullistes. Parmi ceux-ci, Honoré d'Estienne d'Orves, Jan Doornik et Maurice Barlier (condamnés à mort trois mois plus tôt) dont le courage à leur procès avait suscité l'admiration des juges du tribunal allemand8. Par ailleurs, dans l'intention de tourner la population contre les « terroristes », von Stülpnagel présente la résistance communiste comme étrangère, et plus précisément comme « judéo-bolchévique ». Sa répression prend donc logiquement la forme des premières rafles de Juifs, dont beaucoup sont d'origine étrangère, dans le onzième arrondissement de Paris. Les premières fusillades massives d'otages communistes, sur l'insistance expresse d'Hitler, font suite à l'attentat de Nantes, le 20 octobre 1941, où un jeune communiste de l'Organisation spéciale Gilbert Brustlein, l'adjoint de Pierre Georges à Barbès, exécute le commandant Karl Hotz, chef de la Kommandantur. La plus célèbre de ces exécutions de masse, du 22 octobre 1941, est celle de Châteaubriant, où périt Guy Môquet.
Le 23 octobre, le général de Gaulle parle depuis Londres pour exprimer à la fois son désaccord tactique concernant ces attentats (contrairement aux communistes, il ne veut pas de guérilla urbaine en France métropolitaine) et son soutien moral2 : « il est normal, il est tout-à-fait justifié que des Allemands soient tués par des Français […] Mais il y a une tactique à la guerre et la guerre doit être conduite par ceux qui en ont la charge […]9 »2. Et après les représailles allemandes, il confie à son entourage : « c'est dans ce sang que se noiera la Collaboration ».
La poursuite des attentats et l'engrenage répressif qui en résulte conduisent Otto von Stülpnagel à la démission, le 15 février 19421. Il est remplacé comme commandant militaire par son cousin Carl-Heinrich, mais l'essentiel est que les prérogatives de l'armée sont rognées après l'installation à Paris d'une antenne SS dirigée par Karl Oberg en mai 1942, allant de pair avec un renforcement de la Gestapo. L'action des résistants communistes est surtout politique1. Il s'agit d'empêcher la France de tomber dans la « collaboration loyale » voulue par Vichy. Militairement, son impact est plus limité.
Après mars 1942, et l'élimination quasi complète des premiers combattants, pris par la police française et fusillés par les Allemands, l'Organisation spéciale devient les Francs-tireurs et partisans (FTP), de recrutement plus large. Le 8 mars 1942, Pierre Georges part en Franche-Comté. Presque tous ses compagnons des Jeunesses communistes ont été pris et exécutés, alors que lui-même est identifié et condamné à court terme s'il reste en région parisienne. Dans le Doubs, terre de forte implantation communiste et résistante dès avant sa venue, il contribue à mettre sur pied un des premiers maquis FTP sous le nom de guerre de « capitaine Henri ». Dénoncé par un agriculteur tenté par la prime élevée promise pour sa capture, il est surpris par les gendarmes au Creux-de-l'Alouette avec trois compagnons le 25 octobre 1942. Ses compagnons sont pris. Lui-même est grièvement blessé à la tête mais il parvient à s'enfuir.
De retour à Paris en novembre 1942, il se cache, mais il tombe dans un contrôle de routine au métro République le 30 novembre 1942. Après avoir été sévèrement battu dans les locaux de la Préfecture de police, il est livré aux Allemands. Il est à nouveau interrogé, puis passe trois mois à Fresnes. Il est transféré à Dijon, où il est jugé avec les autres maquisards du Doubs qui ont été arrêtés. Il est condamné à mort, mais au lieu d'être exécuté, il est transféré au fort de Romainville en attente de déportation.
À partir de 1943, en effet, avec les revers sur le front de l'Est, les Allemands ont un tel besoin de main d’œuvre qu'ils remplacent les exécutions par des déportations. Mais Pierre Georges parvient à s'évader avant de subir ce sort. La date de son évasion n'est pas bien établie (probablement vers la fin mai 1943). Il est alors amené à beaucoup circuler pour l'organisation des maquis FTP qui grossissent avec l'afflux des réfractaires du Service du travail obligatoire.
Il retourne dans l’Est, et participe à l'organisation de maquis dans les Vosges, dans la Haute-Saône et dans le Centre-Nord. Durant cette période, il sera longtemps hébergé par l’abbé Bouveresse, curé de Montureux-les-Baulay près de Port d’Atelier. Quand Pierre Georges devait aller dans la région parisienne où il était particulièrement recherché depuis le début de 1942, l’abbé Bouveresse lui prêtait une soutane et son bréviaire ; Pierre Georges s'était procuré une fausse carte d'identité mentionnant la condition de prêtre et indiquant qu'il était né le 22 février 1917 à Pont-à-Mousson et habitait Vesoul10.
Libération[modifier | modifier le code]
Plaque commémorative au no 34 de la rue Gandon, Paris 13e., marquant l'emplacement du poste de commandement du colonel Fabien lors de la libération de Paris
Aux approches du débarquement de Normandie, Pierre Georges est amené à circuler dans l'Ouest de la France. Il manque d'être arrêté à nouveau lors d'une mission en Bretagne au début du printemps 1944. Son agent de liaison, Gilberte Lavaire, alias « Nicole », est capturée en allant en reconnaissance pour un rendez-vous. Ramenée à Paris, elle est interrogée et battue par les hommes de la Milice française de la rue de la Pompe, mais elle parvient à s'évader à la faveur d'une alerte aérienne, et à le rejoindre dans sa nouvelle planque d'Arcueil.
C'est à cette époque que Pierre Georges adopte le nouveau pseudonyme de « colonel Fabien » sous lequel il entrera dans l'Histoire. Il est alors devenu responsable FTP pour tout le sud de la région parisienne et c'est dans ce rôle qu'il participe à la libération de Paris en août 1944. Craignant le reflux à travers Paris des armées allemandes battues en Normandie, et souvent contre l'attentisme des autres composantes de la Résistance, le Parti communiste, à l'instigation de Charles Tillon, commissaire militaire national des FTP, appelle à l'insurrection dès le 10 août 1944 et entame des actions de harcèlement des troupes d'occupation en région parisienne et surtout en banlieue sud. Lors de ces actions, Pierre Georges reçoit une nouvelle blessure, mais bénigne, et il ne reste que peu de temps hors de combat. Au bout de quelques jours d'escarmouches de plus en plus nombreuses, la population se soulève massivement et couvre Paris et la banlieue de barricades pour paralyser les blindés que les partisans attaquent avec des bouteilles incendiaires. Craignant un bain de sang, le général de Gaulle ordonne alors à la 2e DB du général Leclerc de se porter sur Paris au plus vite.
Dans ce contexte, Pierre Georges, à la tête d'un groupe de FFI établit la jonction avec les éléments d'avant-garde de la 2e DB de la France libre commandés par le capitaine de Boissieu et conduit avec eux la prise des quartiers parisiens de la Luftwaffe installés dans le palais du Luxembourg.
À l'automne, il rassemble un groupe de cinq cents hommes, principalement originaires de Suresnes, la Brigade de Paris, que l'on appellera aussi « les Fabiens », pour continuer la lutte contre l'Armée allemande avec les forces françaises et alliées.
Ce groupement change plusieurs fois de nom. Il est rattaché, dans un premier temps, à la division Patton, puis il devient le 151e régiment d'infanterie dans l'armée de De Lattre et combat dans l'Est de la France, puis en Allemagne. Le général de Lattre attribue aux « Fabiens » le nom du régiment qu'il commanda durant l'entre-deux-guerres
Pierre Georges cependant ne pose pas le pied en terre allemande : le 27 décembre 1944, il est tué par l'explosion d'une mine qu'il était en train d'examiner, à Habsheim près de Mulhouse11,12.
Les circonstances exactes de sa mort restent mal établies11,12, néanmoins selon les mémoires de Daniel Seither13, il serait décédé en voulant manipuler un modèle de mine qu'il prétendait connaître ; cette manipulation entrant dans la préparation d'une opération de franchissement du Rhin prévue le lendemain. Son agent de liaison Gilberte Lavaire, le lieutenant-colonel Dax (Marcel Pimpaud 1912-1944), son bras droit, trois capitaines, Blanco, Lebon, Pierre Katz11,12, avocat de 33 ans, et un lieutenant périssent avec lui. Neuf personnes sont blessées par l’explosion11,12.
Le père, Félix Georges et Guillaume Scordia, le beau-frère de Pierre Georges, ont été fusillés par les Allemands le 10 août 1942 au Mont-Valérien en représailles aux actions de la Résistance contre les forces allemandes. Son épouse, Andrée, engagée dans la Résistance à ses côtés, fut arrêtée le 15 décembre 1942 et déportée à Ravensbrück. Elle survécut et fut rapatriée en 1945. La fille de Pierre et d'Andrée, Monique, née en 1940, est restée cachée, soit avec ses parents, soit dans des familles sympathisantes pendant toute la durée de la guerre, à Paris, en Normandie, dans le Doubs, et à Arcueil. Elle a publié en 2009 un ouvrage de souvenirs, Le Colonel Fabien était mon père14, préfacé par Gilles Perrault15.
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congres parti communiste
Le 31/01/2016
~http://congres.pcf.fr/sites/default/files/imce/tbizepng.jpg~~
Thibaut Bize - 2
Les mutations de la société ainsi que celles du monde du travail ont modifié en profondeur les classes et les quartiers populaires. Le lien PCF / classes populaires a perdu de son évidence.
La question est donc aujourd'hui de travailler à recréer ce lien. C’est une question essentielle à l’aboutissement de notre projet politique puisqu’ un combat pour une société de partage des richesses sans les classes populaires n’aurait pas de sens.
Le premier constat est que nous ne sommes pas identifiés à de grandes idées (comme le FN est facilement identifié au combat contre l’immigration). Nous devons travailler notre projet pour que nous soyons identifiés à des perspectives d’une vie meilleure pour les classes populaires. L’espoir d’un monde meilleur est pourtant le moteur de la mobilisation des classes populaires.
Le deuxième constat est que les classes populaires ont des difficultés à s’identifier au PCF. La sociologie de notre parti, et encore plus des cadres, correspond de moins en moins à celle des classes populaires. C’est pourquoi nous devons avoir une politique de promotion des cadres qui ne soit pas uniquement basée sur des critères d'âge, de parité, de géographie; il faut également considérer l'origine sociale.
Le troisième constat est que, dans une grande partie des classes populaires, le « discours » politique n’est plus écouté. C’est pourquoi nous devons faire vivre nos valeurs à travers des actions de solidarité concrète et créer ainsi des espaces de démonstration de notre projet, des espaces de communisme dans la société. Lorsqu'on organise une collecte de fournitures scolaires pour aider les familles d'un quartier en difficulté, on fait fait la preuve de la nécessité d’une société solidaire, il faut donc nous saisir de tous les tracas du quotidiens et les politiser. Mais il serait bon de coordonner nationalement, dans un but de visibilité, ces actions de solidarités concrètes.
Ce genre d’action permet également:
• de lier l’immédiat à la perspective
• de mobiliser les communistes autour d’actions enthousiasmantes (car ils sont le plus souvent mobilisés ces dernières années sur des actions de « défenses » qui aboutissent malheureusement trop souvent à des échecs ou sur les échéances électorales)
• d’ouvrir un champ d’action nouveau pour de nouveaux militants, qui ne sont pas forcement issus d’une culture de lutte et qui cherchent un espace d’engagement pour à la fois se rendre utile et transformer la société.
Mais ce genre d’action demande des forces militantes considérables, du temps d’organisation et parfois de l’imagination, nous devons donc réfléchir à la mise en œuvre d’une plate forme nationale permettant de faciliter la mise en œuvre de ces actions et qui pourrait:
• Recenser les actions sur le territoire afin de mutualiser les expériences
• Organiser des formations et en rédiger des « guides militants» pour faciliter et mutualiser la mise en œuvre de certaines actions
• Apporter un appui technique et organisationnel aux sections qui en font la demande
• Impulser des campagnes nationales de solidarité concrète qui seraient mise en œuvre au même moment sur tout le territoire
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62 personnzq posese autant que trois milliards cunq millions d'habitants
Le 30/01/2016
~~Bonjour,
Je mets à votre disposition cette semaine le compte-rendu de la session du Parlement européen qui s’est tenue du 18 au 21 janvier.
Mon éditorial de l’Humanité Dimanche cette semaine « On ne peut pas laisser faire ! » porte sur cet insupportable scandale qui fait que 1% des plus riches de la planète possèdent autant que 99% des autres. 62 personnes possèdent autant que trois milliards cinq cent millions d’habitants. Comment accepter que tout débat, toute autre analyse, toute proposition soient tus pour qu’aucune autre alternative n’existe face à cette domination de l’argent ?
Demain, samedi 30 janvier, aura lieu la prochaine Agora de l’Humanité à l’Université Paris VIII de Saint-Denis sur le thème : « Etat d’urgence, déchéance de nationalité, citoyenneté menacée ? ». Nous vous invitons à venir écouter, de 9h à 13h, Anicet Le Pors - ancien ministre - conseiller d’Etat honoraire ; Dominique Rousseau - professeur de droit constitutionnel à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, ancien membre du Conseil supérieur de la magistrature ; Jean-Paul Jouary - Agrégé et docteur en philosophie, professeur en classes préparatoires aux grandes écoles à Paris, essayiste ; Vanessa Codaccioni - Maîtresse de conférences en science politique à l’université Paris VIII.
Retrouvez ici toutes les informations sur cette journée ainsi que les inscriptions.
Lors de la dernière session du Parlement européen j’ai donné une courte interview à « Toute l’Europe » où j'explique la nécessité de sortir des politiques de rationnement budgétaire qui provoquent dans toute l'Europe de l'austérité. J’explique également combien il est important de donner plus d'ampleur au principe de garantie jeunesse et l’urgence de réviser la directive sur les travailleurs détachés.
Je vous souhaite une bonne fin de semaine,
Fraternellement,
Restant à votre disposition,
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mais ou nous mene hollande
Le 16/01/2016
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Regor Lerom
12 min ·
vals et hollande sur les traces du pétainisme
En même temps qu’ils préparent la suppression dans quelques mois de plus 1000 articles du Code du travail, Hollande, Valls et Macron ont décidé de déclencher une répression sans précédent des syndicalistes qui luttent dans les entreprises.
Avec les 8 condamnés de GOODYEAR l’exécutif veut faire un exemple.
Le gouvernement affiche sa volonté de mettre les Procureurs et les forces de polices aux services des grands groupes pour briser toute résistance à la destruction des emplois et de l’industrie.
Evidemment les militants de terrain en général et ceux de la CGT en particulier sont les plus touchés.
C’est pourquoi nous en appelons à l’ensemble des salariés, aux militants, aux syndicats d’entreprises, unions locales, départementales, régionales, fédérations ou simples salariés solidaires, pour qu’ensemble nous fassions la démonstration de notre force.
Nous pouvons être des millions à faire reculer Hollande, Valls et Macron en commençant par leur imposer l’arrêt des poursuites contre les 8 de GOODYEAR et en organisant le plus grand rassemblement solidaire en prévision de l'appel.
Commentaires
Regor Lerom avec hollande on s'approche de l'interdiction du syndicalisme de combat ,
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